Repenser l’éducation juridique – le camp de droit anishnaabe

Éducation | Ordres juridiques autochtones

Le cabinet OKT est fier d’annoncer sa commandite et son soutien au Camp annuel de droit Anishinaabe, une initiative de la faculté de droit Osgoode Hall et de la Première Nation non cédée des Chippewas de Nawash.

En 2014, OKT avait suivi avec intérêt l’organisation du premier camp en droit Anishinaabe par des juristes et des détenteurs de savoir traditionnel Anishinaabe à Neyaashiinigmiing (la réserve des Chippewas de Nawash à Cape Croker). Selon notre point de vue extérieur, cette collaboration entre des juristes réputés en droit autochtones et des détenteurs de savoir traditionnel vient juste à point.

Dans notre pratique, nous considérons les traditions juridiques autochtones (et pas seulement la common law telle qu’elle s’applique aux Autochtones) comme un élément clé nous permettant de répondre aux besoins des communautés autochtones que nous desservons. Deux ans plus tard, au cours des entretiens pour le poste de stagiaire, nous avons pris conscience de la plus-value que présente ce programme pour la formation des avocats désirant œuvrer au service de clients autochtones. Souhaitant soutenir cette importante initiative, le cabinet OKT est devenu le commanditaire principal du Camp de droit Anishinaabe.

Au début du mois de septembre, le camp annuel de cette année a réuni les plus grands détenteurs de savoir traditionnel des Chippewas de la communauté de Nawash – des juristes, des écologistes, des aînés et des chefs – de même qu’une quarantaine d’étudiants, huit professeurs du département et quelques invités issus de la profession juridique. Durant quatre jours, les étudiants et les professeurs ont été exposés aux principes juridiques, à la pédagogie et au mode de raisonnement Anishinaabe.

Les étudiants en droit présents ont été initiés à l’interprétation du principal document dont les Anishinaabe se sont historiquement inspirés pour édifier leur tradition intellectuelle : la terre. Ils ont écouté certaines histoires traditionnelles des Chippewas et discuté des principes qu’on peut en tirer afin de résoudre des différends et de vivre de façon respectueuse. Ils ont entendu des membres de la communauté parler des conflits et des dilemmes auxquels leur nation fait actuellement face. Tout au long de leur séjour, les étudiants ont réfléchi au sujet des connaissances dont on leur a fait cadeau. Cette expérience va marquer la suite de leurs études en droit. En plus de pouvoir réfléchir de manière plus critique au sujet des différentes traditions juridiques canadiennes, ces étudiants seront plus conscients de l’importance du point de vue des Autochtones sur nos enjeux juridiques importants.

Cette année, Krista Nerland (avocate chez OKT) a eu la chance de participer au camp. Selon elle, « Le camp est une occasion merveilleuse d’apprendre et de réfléchir au sujet des principes juridiques inhérents à la tradition Anishinaabe. Il permet aussi de mettre en pratique ces mêmes principes afin d’aider à résoudre des conflits.  Je crois que le vieil adage « Si vous n’avez qu’un marteau, tout ressemble à un clou » s’applique tout à fait à nous qui avons été formés dans la tradition de common law. Les étudiants participant à ce camp feront de meilleurs avocats, peu importe leurs domaines de pratique. En effet, ils seront mieux en mesure de reconnaître le système de valeurs qui sous-tend la tradition de common law et d’en comprendre les limites.  Ils seront aussi mieux préparés pour confronter le colonialisme qui persiste au Canada et, espérons-le, aider à atténuer ses conséquences. »

Le Camp de droit Anishinaabe existe en partie grâce à la générosité des Chippewas de Nawash et de leurs détenteurs de savoir traditionnel qui ont partagé leurs histoires et leurs connaissances avec les participants. De plus, plusieurs résidants de Neyaashiinigmiing y ont consacré leur temps et leur énergie, ce qui a rendu possibles le bon déroulement du camp et l’accueil chaleureux aux étudiants. OKT est fier de se joindre à eux en offrant son soutien à cette initiative.

par Lorraine Land

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